Lecture analytique : l'Enéide, chant IV, vers 642 à 665
Introduction : Virgile, est né en 70 av. J.-C. à Andes. Il a
étudié les littératures grecque et latine, la philosophie, la rhétorique, dans
les villes de Crémone, de Milan, de Rome et de Naples. Il était protégé par
l’homme d’Etat, Mécène, et donc n’avait
ainsi aucun souci financier et a pu se consacrer entièrement à l'écriture et à
l'étude. Il est notamment écrit les
Bucoliques, les Géorgiques et l’Eneide. Dans ce dernier, qui est c’est une
œuvre inachevé, écrit en hexamètre dactylique) (10 000 vers divisé en 12
chants), Virgile raconte la fuite d’Enée, fils d’Anchise et Venus, avec son
fils Ascagne pour aller fonder une nouvelle ville sur de nouvelles terres.
Après avoir perdu son navire, il est obligé de rester à Carthage où la reine
Didon règne. Dans l’extrait étudié, tiré de la fin du chant 4, dans un
monologue, Didon qui a compris qu’Enée est parti, Virgile étudie et cherche à
définir un topo de la tragédie : l’état de furor qui est une passion
furieuse, violente, vengeresse qui la déstabilise. Cette fin du Chant IV,
justifie l’Histoire : elle annonce sa tragédie et la cause des guerres
puniques. Quelles sont les caractéristiques
et les conséquences de la furor de Didon ? Pour répondre à cette question, deux parties, la première des
vers 590 à 506 et la deuxième partie des vers 607 à 629
I.
La première partie (vers 590 à 506)
1) Enonciation
- Verbes
d’agitation élevé par les modalités de phrases : exclamatives,
interrogatives qui traduisent son égarement : vers 595, « Quid loquor ? aut ubi sum ? quae
mentem insania mutat ? »
|
- Phrase courte
|
- Elle s’adresse à des locuteurs absents : les
Carthaginois.
|
2) Le lexique et image de la
violence
- « divellerle corpus et undis spargere »,
« patriisque epulandum ponere mensis ? » :
vocabulaire du déchirement, dislocation.
- Le vocabulaire du
feu : « ite ferte citi flammas »
(vers 594 à 595), « flammis »
(vers 605)
- Elle veut détruire
tout ce qui lui rappel son amour pour Enée.
3) Les cibles
- Enée
|
- Ascagne : à
livrer en repas à son père
|
- Elle-même :
« ipsa » (vers
606) : la seule qu’elle peut toucher
|
II.
La deuxième partie des vers 607 à 629 : Furor qui prépare les tragédies futures : guerres puniques
1) Enonciation qui change
- changements de
destinataires
- dieux (vers 607 à 620) :
- Soleil, dieu qui peu faire le
feu (vers 607) : « Sol »
- Junon, dieu du mariage qui déteste
Enée (vers 608) : « Iuno »
- Hecate, divinité infernale qui se montre
la nuit aux carrefours (vers 609) : « Hecate »
- Furies (erynies), divinité qui
punissait les parjures et les parricides (mort effrayant) (vers
610) : « Dirae ultrices »
-
Les carthaginois « Tum vos, o
Tyrii » (vers 622)
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- disparition
des ! et ?
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- allongements des
phrases avec deux périodes oratoires pour ouvrir le passage
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||
- solennité du ton
avec un impératif d’ordre
|
||
- effet de chute
d’entonnoir
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2) Soif de vengeance, violence
- Si qui est égal
à une concession
|
- At qui souligne
la vengeance : - « vexatus »,
« extorris », « avolsus » ; - gradation
descendante : « imploret »,
« videat funera »,
« se tradiderat », « nec
fruatur », « cadat »
|
3) Un discours qui annonce l’Histoire
- Haine vis-à-vis
des Troyens : lexique de la haine, (vers 622) : « exercete odiis », « nullus amor », (vers
626) : « pugnent »,
« sequare fuero »
|
- Guerres
puniques : « Litora litoribus contraria, fluctibus undas imprecor, arma armis; pugnent ipsique nepotesque » (vers 628-629)
Rythme
binaire ; polyptote (procédé rhétorique qui consiste à utiliser le même
mot dans une phrase avec des cas différents)
|
-Guerre sans
merci : « ulto » :
Hamilcar, Hannibal
|
Conclusion : Monologue tragique dans lequel le furor qui suscite
chez le lecteur la pitié (Didon abandonnée) et la terreur (haine de Didon). Il
est le point culminant du Chant IV, l’acmé : passage important car il est
lié à l’Histoire un mythe donne aux événements historiques, une origine
avantageuse pour les Romains et Rome. Les guerres puniques est causées par la furor de Didon alors qu’en
réalité c’est l’impérialisme de Rome.
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