Lecture analytique : Enéide, chant IV, vers 1-24 et 28-29
Introduction : Virgile, est né en 70 av. J.-C. à Andes. Il a
étudié les littératures grecque et latine, la philosophie, la rhétorique, dans
les villes de Crémone, de Milan, de Rome et de Naples. Il était protégé par
l’homme d’Etat, Mécène, et donc n’avait
ainsi aucun souci financier et a pu se consacrer entièrement à l'écriture et à
l'étude. Il est notamment écrit les
Bucoliques, les Géorgiques et l’Eneide.
Dans ce dernier, qui est c’est une œuvre inachevé,
écrit en hexamètre dactylique) (10 000 vers divisé en 12 chants), Virgile
raconte la fuite d’Enée, fils d’Anchise et Venus, avec son fils Ascagne pour
aller fonder une nouvelle ville sur de nouvelles terres. Après avoir perdu son
navire, il est obligé de rester à Carthage où la reine Didon règne.
Dans l’extrait étudié du chant 4, Didon reconnait
les sentiments qu’elle a envers Enée.
En quoi Didon apparait-elle dès le début du chant IV comme une
héroïne de tragédie ?
Pour
répondre à cette question, deux parties, le récit introductif à l’aveu, puis la
tirade de Didon.
I.
Le récit Introductif
a) Champs lexical de la douleur, de la
souffrance physique qui d’ordre morale, spycologique. saucia gravi cura, vulnus alit venis (image du feu, elle va se
jeter dans un bucher à la fin du chant IV : elle est déjà prisonnière), caeco ignis, pactore, verbaque, nec
placidam quietem.
Une série de terme qui évoque Enée : vir, gentis
honor : souffrance lié à l’obsession du héros Enée.
Il y a un paradoxe : elle est libre et veuve et pourtant
elle ressent de la souffrance. Gentis
honos, viri virtus : la proie d’une passion alors qu’on ne voit pas
l’origine de cette souffrance.
b) On
quitte le portrait de la Reine, 3 vers ont une fonction de cadre
spatio-temporel : elle sert à présenter l’action mais aussi sert de
transition (vers charnière), elles sont marqué par une liaison réaliste et
poétique umentemque umbram permet au
lecteur de se repérer à la scène mais ce réaliste est également ramené dans le
texte poétique grâce à Aurora :
on remarque la présence d’une personnification de l’aurore qui montre une
vision poétique (Épopée dans un univers poétique). Réaliste matériel lié à la
présence de Dieu. L’évocation de ce changement de jour va permettre à Virgile
le rapport entre Didon et le monde : l’aurore avait dissipé l’ombre quand
Didon parle à sa sœur Anne. Il souligne en effet une opposition du Monde avec
Dison : elle est coupée du monde, isolée -> personnage tragique qui
nous amène à la tirade de Didon.
II.
La tirade de Didon
Le topo de la tragédie
est le dilemme d’un amour impossible. La tirade de Didon peut être divisé en
trois parties : des vers 9 à 14, des vers 15 à 23 et des vers 24 à
25 :
a)
des vers 9 à 14 : Il y a un éloge d’Enée avec des propositions
exclamatives assez brèves avec un lexique mélioratif quis nobus hic hospes, quem sese ferens ore et une hyperbole forti pectore et armis, genus esse deorum.
b) des vers 15 à 23 : Introduction
du passé, de l’amour et de la fatalité par des si et post (23>). De
plus la tentation est présente : potui,
un subjonctif qui montre l’irréel du passé, puis solus hic inflexit sensus qui
impulit animum labantem, un imparfait, puis Agnosco
veteris vestigia flammae au présent : on passe de l’irréel du passé à
une possibilité.
c) des vers 24 à 25 : on a un
retournement : inflexit, impulit, elle
se sent céder, mais soudain elle s’arrête et revient à la réalité :
l’affirmation de la fidélité au passé. On a l’utilisation du mode subjonctif
qui marque la volonté forte :
abstulit, habeat, servet. On a une certaine immobilité de Didon qui ne veut
pas céder au courant de la réalité.
Conclusion : Didon apparait comme une héroïne tragique : on a
une héroïne marquée par le destin (dans la tirade : la fatalité = le
destin), ce qui la distingue des mortels. L’héroïne, a en elle, une passion exacerbée :
une passion violente. Elle sait prendre sur soi : elle est confronté à un
amour et à ses devoirs (son honneur) et comme toute héroïne tragique, elle prend
conscience que obéir à son devoirs est la meilleurs voie. C’est une reine,
appartenant donc à la noblesse avec un langage soutenu (caractéristique des
héroïnes tragiques). De plus elle cherche une vérité intérieure avec lucidité
(caractéristique des héroïnes tragiques).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Publier un commentaire :