Lecture analytique : Enéide, chant IV, vers 165-177 et 184-197
Introduction : Virgile, est né en 70 av. J.-C. à Andes. Il a
étudié les littératures grecque et latine, la philosophie, la rhétorique, dans
les villes de Crémone, de Milan, de Rome et de Naples. Il était protégé par
l’homme d’Etat, Mécène, et donc n’avait
ainsi aucun souci financier et a pu se consacrer entièrement à l'écriture et à
l'étude. Il est notamment écrit les
Bucoliques, les Géorgiques et l’Eneide.
Dans ce dernier, qui est c’est une œuvre inachevé,
écrit en hexamètre dactylique) (10 000 vers divisé en 12 chants), Virgile
raconte la fuite d’Enée, fils d’Anchise et Venus, avec son fils Ascagne pour
aller fonder une nouvelle ville sur de nouvelles terres. Après avoir perdu son
navire, il est obligé de rester à Carthage où la reine Didon règne.
Dans l’extrait étudié du chant 4, la rumeur rattrape
l’acte de Didon qu’elle espérait cacher par le mariage avec Enée
En quoi Didon apparait-elle dès le début du chant IV comme une
héroïne de tragédie ?
Pour
répondre à cette question, deux parties, Didon victime de la coalition divine,
puis le rôle de la Renommée.
I.
Didon victime de la coalition divine
a) L’auteur, pour montrer la fatalité
auquel Didon est confrontée, introduit dans son récit la présence de divinité
importante. Tout d’abord Tellus (la
terre), puis Juno (Junon, déesse du
mariage et du foyer), Nymphae (les
nymphes qui sont des divinités mineurs mais associé aux éléments de la
nature : on a ici une personnification l’eau, le torrent, puis avec ignis, les éclaires et aether (orage). Les 4 éléments sont
personnifiés pour tendre un piège à Didon
b) Le piège consiste a faire croire à
Didon de son mariage avec Enée : ils sont poussés dans une grotte, sepulcam eandem, un espaces restreint,
protégé (qui ressemblent à un foyer, une chambre), avec des torches enflammées,
ignes, qui sont rappelés les torches
nuptiales et les nymphes, Nymphae,
qui représentent également les chants épithalames. -> Les dieux
reconstituent une atmosphère de mariage.
II.
Le rôle de la Renommée
Dans l’extrait, fama
désigne à la fois la réputation de Didon (vers 6) mais également une allégorie
à la renommée (vers 10).
a)
La
Rumeur est le mal Fama, malus l’hyperbole
présente, la montre comme étant un monstre : on a un ton donné d’emblée.
Elle tire d’elle-même sa propre vigueur, c’est une force incommensurable qua non aluid velocius ullum,
auto-génératrice adquirit viris, et
omniprésente, caele medio terraeque.
b)
Elle
se sert de la parole comme arme, multiplici
sermone, elle mélange le vrai et le faux : facta atque infecta, ficti pravique tenax quam nuntia veri. Elle
entraine la confusion, une pertes du repère et donc trouble la conscience des
peulples. Cette ambiguïté est soulignée dans les vers 21 à 22.
c)
Elle a pour conséquence le déchainement de la passion et le malheur des
hommes : incenditque animum dictus
atque aggerat iras
Conclusion : Malheureuse, Didon est prisonnière de ces forces qui
sèment le trouble aux seins des hommes, qui fait d’elle une héroïne tragique
car son destin est lié à la fatalité (fatum).
Or malgré ce déchainement de puissance, Didon garde une partie de
responsabilité et de liberté dans ces actes : en effet elle ne cherche pas
à se défendre contre eux et tente même de cacher sa faute par le mariage qui
traduit une mauvaise foi de sa part (vers 8 : conjugium vocat)
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