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Le roman
1.
Qu'est
-ce qu'un roman ?
Le roman apparaît en 1135 pour désigner la langue vulgaire par opposition au
latin. Mettre en roman signifie d'abord traduire en langue romane.
Au Moyen-Age, le roman désigne un récit en vers français adapté des légendes antiques : Le
roman d'Alexandre. Puis, il va désigner un récit en vers ou en prose racontant les aventures merveilleuses
(amours, combats) de héros imaginaires ou idéalisés : Tristan.
Au sens actuel courant, il désigne une œuvre imaginaire en prose assez longue qui présente dans
un milieu, des personnages données comme réels.
Le roman au sens actuel du terme est apparu en
France au XVIIe siècle avec La
Princesse de Clèves de Madame de la Fayette qui est un roman d’analyse,
mais c'est à partir du XIXe siècle que ce genre a connu un essor
considérable.
Entre idéalisation et burlesque au
début du XVIIème siècle (baroque) est marqué par la fièvre du
« roman romanesque ». Le roman fleuve triomphe avec les 5 000
pages de l’Astrée. S’impose aussi un
courant plus réaliste, celui du « roman comique » qui dénonce, les
illusions du roman idéal.
Le roman classique est un récit
vraisemblable, attentif à la cohérence psychologique des personnages.
En XVIIIème siècle a lieu
le foisonnement des formes : les innovations des techniques narratives,
jeu avec les formes, explosion du récit à la première personne, recherche d’un
équilibre entre illusion et distanciation ironique. Deux formes
s’imposent : le roman-mémoire,
dans lequel le personnage relate son passé, et le roman épistolaire qui accentue l’illusion romanesque en mettant
entre les mains du lecteur une correspondance authentique dont le romancier ne
serait que le dépositaire. Parallèlement est écrit le premier antiroman.
2.
Qu'est
-ce qu'un personnage de roman ?
Le personnage doit absolument être distingué de la
personne. Le personnage est une entité indispensable au roman. On peut le
définir comme la représentation fictive d'un être humain. C'est une composition
verbale qui prend forme dans notre imagination.
a.
Personnage comme représentation
Personnage, personne et type : un personnage de roman
n’est pas une personne et est une représentation construite par la fiction. Il
véhicule une conception de la personne
et de l’homme propre au romancier a ou à son époque.
Le roman peut faire du personnage
un type en synthétisant les traits
de caractéristique d’un groupe social ou d’un caractère.
L’identité du
personnage est
construit à travers des procédés (nom, portrait, choix d’une narration à la
premier personne ou d’une focalisation interne, pensées et paroles rapportés)
qui contribues à l’illusion du vivant.
C’est une identité complexe faite de traits permanents
(personnage identifiable) et d’élément changeants
(progression narrative)
b.
Personnage comme fonction
Le personnage de roman tient un rôle dans le récit
avec le schéma narratif (système de relation, quête, destinateur, destinataire,
opposants et adjuvants)
Tout personnage occupe au moins l’une de ces six
fonctions. Il se définit comme actant, c’est-à-dire une force qui agit.
c. Personnage comme
signe et effet
Le personnage de roman est un signe
avec
- son nom : contribution à l’illusion romanesque, l'absence de nom,
son étrangeté (crise de l'identité, valeur symbolique, etc…) ;
- son rôle thématique avec des éléments liés
au sexe du personnage, à son origine géographique ou sociale, à son idéologie,
etc…
Ces différentes analyses permettent de dégager la
« signification » du personnage et de comprendre quelle vision de
l'homme et du monde est construit à partir de lui.
Enfin, on peut examiner « l'effet-personnage » qui
est la façon dont un personnage est perçu par le lecteur et la manière dont le
texte prépare cette réception.
Entre
le milieu du XIXème et le milieu du XXème siècle, le
personnage romanesque et la vision du monde dont il est porteur évolue
XIXème
siècle
|
XXème
siècle
|
Les
romanesques cherchent à crée une illusion réaliste : on approche
progressivement le personnage
|
Le
romancier met en évidence le caractère fictionnel du personnage et nous
confronte plus brutalement à lui.
|
Le
personnage se définit par son état civile, statut sociales, un portait
physique et morale
|
La
présentation du personnage est plus complexe, l’identité n’est pas toujours
indiquée dès le début du roman. En revanche, la complexité de la psychologie
du personnage est d’emblée souligné.
|
Dans
les incipits, il y a un lien évident entre le personnage et le décor dans
lequel il est introduit
|
Dans
les incipits, la relation entre le personnage et le cadre spatiales est moins
évidente : le décor n’est pas qu’un simple cadre destiner à faire valoir
le personnage.
|
3.
Les
points de vue
a. Le narrateur et ses fonctions
L’auteur n’est pas le narrateur qui
est une instance fictive, même lorsque ce dernier se présent comme
auteur. Il constitue la « voix » qui raconte l'histoire
et a des fonctions sont multiples : il assure l'organisation du récit et la
communication avec le narrataire ; il peut affirmer, par sa manière de raconter,
ses sentiments, son jugement son savoir ou même sa position idéologique
Le narrateur peut être:
- soit présent dans l'histoire, à titre de
personnage, de héros ou de simple témoin (notamment dans le roman-mémoires et
dans le roman épistolaire)
- soit extérieur à l'histoire qui donne l'illusion d'un effacement
du narrateur mais une manifestation de
sa présence par ses jugements et interventions.
Le narrateur d'un récit dit « à la troisième
personne » peut choisir de présenter son histoire à travers
- la focalisation zéro, le
narrateur apparaît comme tout-puissant ; description de la réalité sous
tous ses aspects dont ceux qui échappent aux personnages : vision et savoir
total. On parle alors d'un point de vue
omniscient ;
- la focalisation interne, les
événements sont donnés à travers champ
de vision restreint. Le narrateur adopte le point de vue d'un personnage
et le lecteur reçoit les événements t els que ce personnage les perçoit ;
- la focalisation externe, l'histoire semble racontée avec une
certaine
neutralité : le narrateur perçoit que l'apparence extérieure des
événements et des êtres
b. L'organisation du récit
Le récit peut être linéaire (suivre l'ordre
chronologique des événements) ou procéder à des évocations anticipées
d'événements à venir (prolepses) ou à des retours sur des événements
passés (analepses).
Le récit crée des effets de ralentissement ou
d'accélération:
- la scène donne l'illusion
d'une quasi-équivalence entre la durée de la narration et la durée du
déroulement de l'histoire ;
- le sommaire, qui conduit
à résumer un moment d'histoire, ou l'ellipse, qui passe sous silence un
passage entier de cette histoire, produisent une impression d'accélération ;
- au contraire, la pause (passages
descriptifs, commentaires du narrateur) aboutit à un effet de ralentissement
puisque l'histoire ne progresse pas.
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