Alcools, Apollinaire
Quinze ans de poésie.
Il s’agit du recueil le plus célèbre
d’Apollinaire. Il est sous-titré Poèmes 1898-1913 car il rassemble des textes
écrits au tournant des XIXe et XXe siècles.
Cette période correspond à l’ « esprit nouveau » (basculement
esthétique, entre symbolisme et surréalisme). Durant cette période l’auteur
écrit « Rhénanes », « Les colchique » jusqu’à
« Zone » et « Mercure de France ».
Histoire(s) de titre(s) …
Initialement le titre envisagé est Le Vent du Rhin. Avec l’ajout de
« Chanson du mal-aimé », on évoque une parution sous le titre Le Romain du mal-aimé… Mais le poètes
qui s’est rapproché des milieux artistiques (cubiste et futuristes notamment),
c’est le titre Eau de vie qui
revient en 1910. Enfin sur la recommandation du pète Blaise Cendrars, il décide
en 1912 de changer le titre et retient Alcools.
Le poète faire de ce titre, hérité de Baudelaire et de Rimbaud, le symbole de
sa vision du monde entre passé « distillé », présent intensément vécu
et futur rêvé. Il supprime définitivement toute ponctuation de ses poèmes (vers
libres comme vers réguliers).
Suites et cycles
Le choix de placer
« Zone », dernier poème rédigé en ouverture du livre montre que le
principe d’organisation ne peut être ici chronologique. Il s’agit plutôt de
juxtapositions ou « collages » de poème appartenant à des ensembles
complémentaire. On peut distinguer :
- Des ensembles dispersés
(« Rhénanes ») redistribués dans le recueil final et dominées par la
thématique élégiaque ;
- Des « suites » à forte cohérence chronologique, comme les poèmes de
« A sa Santé » liés à l’épisode l’incarcération du poète en
1911 ; ou des séquences à fort
impact thématique comme l’enchaînement, en ouverture :
« Zone », « Le Pont Mirabeau » et « La chanson du mal-aimé » ;
- Des cycles amoureux, enfin, comme celui des
poème inspirés par Annie Playden ou Marie Laurencin (« Le Pont
Mirabeau ») recoupant parfois celui d’une autre « Marie » (Maris
Dubois, une jeune Ardennaise dont l’écrivain s’était amouraché en 1899)
Variété des thèmes et motifs
L’important est de découvrir la
complexité d’une inspiration à la fois lyrique et moderniste. Le caractère
d’exception d’Alcools tient à l’extraordinaire variété des tons, thèmes et
motifs qui s’y mêlent : texte à dominante musicales dans la tradition
verlainienne, poème à dominante imaginaire dans un esprit déjà
« surréaliste », réminiscences symbolistes, échappées burlesques ou
populaires, innovation cubiste.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Publier un commentaire :