Histoire : THEME IV Leçon 13 : Colonisation et décolonisation




THEME IV
Leçon 13 : Colonisation et décolonisation


I / L'impact du second conflit mondial, accélérateur de l'histoire.

  1. Le remise en cause de la domination européenne
    1. Des colonies fidèles
  • Dès 1939, les colonies envoient des Hommes vers la métropole
    • Le dominions britannique rallient le Royaume Uni
    • L’Afrique du Nord française envoie 250000 combattants en France
    • Les Indes mobilisent 2,6 millions d'Hommes au service de la Grande-Bretagne.
  • Les colonies sont un enjeu vital pour les deux France qui s'opposent après 1940.
    • Pétain utilise l'Empire dans sa propagande
    • De Gaulle très tôt va tenter de rallier les colonies.
      • Il obtient dès 1940 le ralliement du Gabon puis d'autres colonies d'Afrique du Noire par l'intermédiaire de LECLERC fondateur de la deuxième DB composé de soldats coloniaux.
      • En 1944, il dispose de 500000 soldats coloniaux utiles dans la libération de l'Italie (voir « les indigènes » tourné en 2006)
  • Les colonies sont un enjeu stratégique pour la métropole.
    • Égypte en proche Orient
      • Espaces sur la route des Indes, artère vitale de l'empire britannique (« Guerre du désert entre Montargy et Rommel).
  • Vichy compte sur l'Afrique du Nord pour exister.
  1. Des métropoles sur le déclin
  • Supériorité de la race blanche est remise en cause avec les défaites :
    • françaises : battue en 6 semaines par l'Allemagne (mai/juin 1940)
    • anglaises contre le Japon : Hong-Kong tombe à noël 1941, Singapour le 15 février 1942
  • Demandes progressives d'autonomies de la part des pays colonisés
    • 1942 : GANDHI, un avocat indien, leader charismatique du Parti du Congrès demande aux anglais dans un appel : « Quit India ».
    • 1944 au Maroc : naissance du parti de l'Istiglal (parti de l'indépendance).
  • La propagande nazi auprès de pays Arabes va avoir un certain succès.
    • En Afrique du Nord, en Égypte et en Irak : coup d'état anti-britannique en 1941.
  • Dans un premier temps, certains futurs leaders indépendantistes comme Ghana sont d'abord modérés
    • Ils prônent une autonomie interne que la métropole à du mal à accepter mais qu'elle ne refuse pas toujours
      • La Grande-Bretagne donne l'indépendance à l’Égypte en 1922 et à l'Inde en 1936 (mais demeurent des bases militaires, le contrôle du Canal de Suez et du pétrole irakien) → L'India Act (autonomie provinciale, 35 millions d'électeurs).
  • Ces leaders s'appuient sur les idées de Gandhi (Non-violence. AMIMSA : boycott, marche du sel, grève de la fin, sitting).
  • Ces leaders élevés à l'école occidentale utilisent les valeurs du XVIIIe et XIXe siècle issue des Lumières (droits de l'Homme) contre leur métropole.
  • Le 02/07/45, le Vietnam proclame son indépendance avec HO CHI MINH.
    • Depuis Mars 1945, les autorités japonaises ont chassé les autorités françaises d'Indochine.
    • Le 01/09/45, ils capitulent.
La remise en cause vient de l'intérieur même des colonies par l'intermédiaire de colonisés (acteurs de la décolonisation).
  1. couplée de critiques venues de métropoles et d'ailleurs
    1. Un contexte international favorable
  • Deux superpuissances issues de la 2e Guerre Mondiale
    • Les États-Unis : « anti-impérialistes » car ancienne colonies britanniques (1783) qui a rompu les liens par la guerre
    • L'URSS : « anti-impérialistes » car communistes et donc idéologiquement, car ils sont contre l'exploitation de l'Homme par l'Homme, égalité absolue (pas seulement juridique)
  • Les métropoles commencent à s'interroger
    • Le coup de la guerre a affaibli la France et la Grande-Bretagne
    • La colonisation a été remise en cause par certain
      • Le PCF est « anti-impérialiste »
      • Les Églises s'interrogent sur la gestion des colonies
      • Les milieux d'affaires conduit par un économiste-journaliste RAYMOND-CARTIER qui fonde une thèse : le cartiérisme : l'empire coûte plus cher qu'il ne rapporte ; « Plutôt la Corrèze que le Zambèze ».
  • L'ONU
    • Créée le 26/06/45 par les accords de San Francisco
    • Siège à New-York qui comprenait au départ 51 membres et 193 en 2012.
    • Prône la paix et la démocratie, défend le droits des peuples à disposer d'eux-mêmes se basent sur 2 textes fondamentaux
      • Les 14 points de Wilson, président des USA en 1918
      • La Charte de l'Atlantique signée en août 1941 entre Franklin Delano Roosevelt et Winston Chruchill.
        • Ces deux textes forment la charte de l'ONU
  1. Radicalisation des nationalismes
  • Les promesses faites par les colonisateurs depuis la 1ere Guerre Mondiale n'ont soit :
    • pas été tenues : la France refuse de donner l'indépendance.
      • Au Cameroun
      • à la Syrie et au Liban ; révoltes à Bayrouth et à Damas en 1945 et 1946.
  • pas été assez loin : la Grande-Bretagne promet depuis 1909 le statut de dominion à l'Inde mais n'ira jamais jusque là malgré les avancées réelles.
Des mutations indépendantistes de plus en plus radicaux apparaissent après 1945 avec trois tendances :
  • Le traditionalisme : retour à l'ordre ancien (Gandhi avec son rouet)
  • Le modernisme et laïcisme : Parti BAAS en Irak
  • Révolutionnaire marxiste : Vietnam avec HOCHI MINT et le PCI (PC Chinois)

II - … sur la fin de l'ère coloniale, épisode majeur de l'histoire humaine récente.

      1. D'une indépendance négociée, le cas des Indes Impériales britanniques
  • « Joyaux de la Couronne » or en 1947, après 3 mois de négociations, le RD par l'intermédiaire de son vice roi Lord MOUNTBATTEN donne l'indépendance à l'Inde de Gandhi et de Nehru et au Pakistan de Mohamed Ali Jimah.
    • Indépendance à l'amiable avec l'idée du « Give and Keep »
      • entrée dans le « Commonwealth of Nations »
  1. à une indépendance conquise par la force, le cas de l'Algérie française :
  • Situation de l'Algérie en 1954
    • La France s'installe en Algérie en 1830 sous Charles X puis sous Louis-Philippe Ier (ancienneté, 132 ans de présence).
    • Pacification jusqu'en 1870 avec la résistance d'Abdel Kala dont les français s'emparent de la SMALA en 1873.
    • 1954 : découpée en 3 départements (à la différence du Maroc et de la Tunisie qui sont des protectorats : existent à la tête de l’État un sultan et en Tunisie un Bey).
    • Environ un million de français de souche 10% de la population : « pieds noirs » d'origine espagnole ou maltaise) et environ 9 millions de français (code de l'indigénat jusqu'en 1946, date à laquelle ils deviennent citoyens français et votent mais dans deux collèges distincts).
    • Les revenus plus élevés pour les colons. 25% des terres leur appartiennent (les plus riches dans les plaines de la MITIDJA).
    • 15% des enfants musulmans sont scolarisés.
    • 1954 : Les réformes lancées par le gouvernement français dès les années 30 sont bloquées par la pieds noirs même si en 1946, le code de l'indigénat est aboli et si les français musulmans deviennent citoyens. Les mouvements algériens sont d'abord autonomistes, puis devenus peu à peu nationalistes (ex : MNA de Messali HADJ de l'UDNA de Ferhat Abbus).
    • 1954 : La France contrôle l'Algérie et durant la guerre, de Gaulle s'est appuyé sur 320,000 soldats muslmans.
    • Le 8 mai 1945, des émeutes ont lieues à Sétif et à Guelma qui fait 102 victimes du côté européen et la répression fait entre 5,000 et 12,000 victimes.
    • Le 1er Novembre 1954, c'est la « Toussaint Rouge » 70 attentas ont lieu entre minuit et 3h00 du matin en Algérie. 10 morts, attaques entre administrations françaises organisées par un mouvement indépendantiste algérien, le FLN (Fédération de Libération Nationale). Début des événements d'Algérie de « Pacification » ou « Opération de maintien de l'ordre » conduit par la police française contre des « terroristes » ou des « rebelles ».
  • L’Algérie après 1954 :
    • En avril 1953, le gouvernement français vote l’état d'urgence en Algérie (couvre feu, censure, justice plus rapide).
    • En août 1955 ont lieu les émeutes des Constantins qui fait 171 morts européens et entre 5,000 et 10,000 du côté français musulmans.
    • Le 06/02/56, le président du conseil de la Ive république, Guy MOLLET, un socialiste partisan d'une négociation avec le FLN, arrive en Algérie.
      • C'est la « journée des tomates », et MOLLET humilié revient en France et fait appel à l'Armée, le contingent des jeunes faisant leur service militaire. On passe de 200,000 à 400,000 soldats sur place (en tout 2,6 millions de français en Algérie). Malgré cela le FLN mène une guerre de « guérilla ».
        • 1957, Bataille d'Alger menée par la 10e division du général MASSU.
        • 1958, mise en place de la ligne MORICE aux frontières de la Tunisie et du Maroc.
        • 1959/1961, plan CHALLE qui quadrille l'Algérie avec des forces françaises.
        • En même temps se met en place le plan de Constantine (1958) qui vise à moderniser l'Algérie et les SAS ( Sections d'Administrations Spéciales).
          • Rallier les populations locales à la cause française : éducation.
  • Le FLN en 1960 n'a que 20,000 combattants alors que 200,000 français musulmans servent dans l'armée française (question de paie). Mais sur le plan politique, la France ne peut l'emporter.
  • Dès 1950, la France est critiquée à l'ONU qui pose la question Algérienne par les deux grandes puissances ; les États-Unis et l'URSS.
    • La situation internationale de la France se dégrade.
      • Notamment après l'opération de SUEZ en novembre 1956.
  • C'est la fin de la « Canonnière »
  • Dès 1956, la France est prête à négocier mais dans des conditions favorables et avec un interlocuteur valable.
  • Le 13 mai 1958, à Paris, est nommé un nouveau président du Conseil, Pierre PFLIMELIN, prêt à négocier avec le FLN.
  • Le même jour, les activistes pieds noirs s'emparent du gouvernement général à Alger (siège du résident en Algérie)
  • Se met en place un contre-pouvoir insurrectionnel avec le COMITE DE SALUT PUBLIQUE confié à un militaire MASSU, un gaulliste qui pousse le général SALAN à appeler De Gaulle aà renvenir au pouvoir
    • Celui-ci hésite mais le 18 mai 1958 le président de la République, René COTY, appelle De Gaulle au poste de président du Conseil. Le 1er novembre, il devient officiellement président du Conseil avec deux tâches.
      • Pleins pouvoir pour régler la question algérienne.
      • Pleins pouvoir pour rédiger une nouvelle constitution.
  • Le 04 juillet 1958, il est en Algérie.
  • De Gaulle
    • A Alger, il s'écrit « Vive l'Algérie française » et « Je vous ai compris ». Il SEMBLE opter pour le camp des pieds-noirs.
    • Dès le 19 septembre 1959, De Gaulle fait un discours sur l'autodétermination où il propose trois choses aux français musulmans :
      • Assimilation : devenir totalement français (il n'y croît pas)
      • Association : dans le cadre de la communauté (c'est ce qu'il espère)
      • Sécession : indépendance (c'est ce qu'il ne veut pas)
  • Les pieds noirs se sentent trahis par De Gaulle qui en janvier 1960 démet MASSU de ses fonctions.
  • A Alger en 1960 a eu lieu la semaine des barricades orchestrée par les pieds noirs, entre le pouvoir gaulliste(l'Armée ne bouge pas).
  • De Gaulle poursuit à la fois une opération militaire (pour négocier dans une disposition de force en 1960
    • Première bombe atomique française te testée à Roggone en Algérie
    • Pétrole à été découvert
  • mais aussi sa politique en faveur de l'autodétermination et fait 2 discours en mai 1960 et parle d'Algérie algérienne et en novembre 1960 et parle de République algérienne.
  • En février 1961 se créer en Algérie un mouvement « ultra » contre Fr Gaulle appelé l'OAS (Organisation de l'Armée Secrète) qui tente d'éliminer De Gaulle
    • (17 tentatives dont celle du 27 avril 1962 au Petit-Chamont???) En janvier 1961 les français en référendum acceptent l'autodétermination à 75% (mais 69% de voies en Algérie).
  • L'armée se sent trahi par De Gaulle et saute le pied
    • Le 21 avril 1961, 4 généraux de l'armée décident un PUTSCH militaire pour prendre le pouvoir à Alger et renommer celui de De Gaulle à Paris. Les soldats du CONTINGENT informés de la situation par la radio (monopole de l’État) et vont rester fidèles au pouvoir civil.
  • Le 26 avril 1961 le PTUSCH échoue.
  • Me 18 mars 1962 sont signés les accords d'Evian qui mettent fin à la guerre d'Algérie.
  • En avril 1962 un référendum a lieu en Fr.
    • 90% des français sont pour l'indépendance de l'Algérie.
  • Les français d'Algérie on décidé de rentrer en métropole (choix de la valise contre le cercueil)
  • Le 1 juillet 1962, 99,9% des Algériens acceptent la Réforme de l'Algérie
    • Le 03 juillet 1962, l'Algérie naît.
  • Bilan du conflit
  • Confit qui devient « Guerre » en 1999 avec Jacques Chirac (pour avoir une pension miliaire)
  • Conflit inscrit dans le contexte de la décolonisation
    • En 1960, 17 colonies africaines deviennent indépendantes
      • 1961 : Tanzanie britannique
      • 1963 : Kenya britannique
  • Pour De Gaulle qui est un pragmatique ( contraire d'idéologue) « il est temps de décoloniser ». « La colonisation, dit-il dans un discours de 1961, est notre intérêt, par conséquent c'est notre politique. ».
  • La guerre a été une triple guerre
    • Entre armée française et le FLN (24 700 morts français et 151 000 morts membres du FLN)
  • Conflits
    • entre algériens avec le FLN et le MNA de Messial Hadj : assassinat, rançons, impôts révolutionnaires.
    • Combats entre le FLN et les Harkis (supplétifs de l'Armée française, en tout 200,000)
      • Entre 10,000 et 100,000 exécutés
      • Environ 70,000 ont réussi à revenir en métropole (mais sont mal vus alors se réfugient en bidonvilles).)
  • Entre français
    • les communistes financent des réseaux hostiles à la France (armes et argent vers le FLN, grèves) contre les Barbouzes qui appartiennent aux services de renseignements français.
  • Torture utilisée dans les deux camps
    • FLN torture les prisonniers
    • Armée française torture les prisonniers pour les faire parler
      • gégène et baignoire : question morale posée à la société française.
  • Le syndrome de la défaite française :
    • 1940, 1954 (Indochine), 1962
  • Mémoire récurrente de la guerre française en 2012
    • Celle du contingent
    • celle des Harkis
    • celle des enfants du FLN
    • celle des pieds-noirs

Conclusion : Après 1945 les métropoles tentent de reprendre le contrôle de leurs colonies, mais la seconde Guerre Mondiale joue un rôle d'accélérateur sur un mouvement anticolonialiste déjà ancien. 3 phénomènes vont alors converger pour expliquer la décolonisation massive qui a lieu entre 1945 et 1975 : la force des nationalismes, la faiblesse du pouvoir colonial après la guerre, une situation internationale favorable avec le rôle joué par les États-Unis et l'URSS. L'indépendance indienne en sera la conséquence directe (1947)
« Tout empire périra », disait l'historien J.-B Duroselle. En effet, en 40 ans, près de 60 pays deviennent indépendants. L’émancipation des populations colonisées est donc un des faits du XXe siècle. Mais, il n'existe pas de modèle de décolonisation, celle-ci est possible en raison des mutations géopolitiques et des bouleversement internes générés par la colonisation. Les indépendances des nouveaux Etats sont plus souvent conquises qu'octroyées par le colonisateur. L'ancienneté des mouvements nationalistes et les faiblesses des métropoles expliquent l'accès plus rapide à l'indépendance des pays d'Asie. L'Afrique plus soumise suivra l'exemple de l'Asie après la conférence de Bandung en 1955. Le vide crée en 1945-1960 par la décolonisation favorise l'internationalisation du conflit Est/Ouest. Le mouvement de décolonisation inscrit dans la concurrence Est-Ouest, a néanmoins sa propre dynamique.

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