Les frères Gracches restent dans la mémoire en tant que
défenseur de la plèbe, mais aussi en tant que démanguoges. On peut se demander si le récit de l’abbé Lhomond est-il un récit
objectif ?
I/ Souci d’objectivité
Dans le premier paragraphe, l’auteur reste relativement
neutre. Certains éléments manifestent un souci de neutralité
Il y a des faits exacts « contra legem frumentariam » et le geste qui a déclenché la foudre des praticiens.
« hoc nobilitas
ita accepit quasi diadema posceret » Il fait une analyse critique ou
il remet la vérité en place.
II/
Cependant l’abbé Lhomond prend le point de vue des praticiens
1/
Portrait des Gracches
Il les présente comme des démagogues dangereux : « profusis
largitionibus », « agros plebi dividebat », « patrimonium
publicum dissipari » ; des
démagogues qui veulent dilapider le bien public : « dividendo », « maximas largitiones ».
Il les présente également comme des
individus en proie à l’orgueil démesuré avec une probable inspiration à la
tyrannie de Tiberius : « furor »,
« hoc nobilitas ita accepit quasi diadema posceret ».
Le lexique évolue également en devenant de plus en plus
péjoratif : « coepit inire consilia », « Perniciosis ».
L’abbé Lhomond fait un portrait à charge des
Gracches.
2/ Portrait
des patriciens
Il fait un portrait très élogieux des adversaires
des Gracches.
Scipion Nasica est un patriote héroique qui
a préféré la patrie à la famille « consobrinus Tiberii
Gracchi, patriam cognationi praetulit ».
Pison est décrit comme étant « vir gravis et sapiens ». Il y a une mise en valeur des paroles de Pison avec le
discours direct. Il est pragmatique « Nolim
quidem, Grache, inquit, mea bona tibi viritim dividere liceat: sed si facias,
partem petam. ». Ces paroles mettent en avant une sagresse pragmatique
qui correspond au vieux romain.
Conclusion
La subjectivité du récit s’explique par les
sources sur lesquelles se fondent l’abbé Lhomond. En effet les historiens de l’antiquité,
Tite live par exemple, ont laissé une image négative des Gracches. L’histoire
de cette période a été écrite par des hommes qui étaient plus proches de l’élite
des praticiens que des plébains. Par ailleurs, l’abbé Lhomond est à une époque
où la France était dirigée par une monarchie absolue entourée d’une
aristocratie puissante. Quant à ses élèves, ils appartenaient à l’élite sociale.