Français : étude d'Illuminations de Rimbaud




Illuminations de Rimbaud (1886)


I. L’histoire tourmentée d’un manuscrit

1. Une datation mystérieuse.
Une majorité de ces textes furent écrits fin 1873, courant 1874 et pour quelque uns même au début 1875 : ils constituent donc une dernière tentative pour renouveler l’espace poétique.
2. Une publication compliquée.
En mars1875, Rimbaud remet à Verlaine une liasse de « poème en prose » manuscrits qui sera transmis à un autre poète Germain Nouveau. On retrouve des traces de ces textes en 1878, dans les mains de Charles de Sivry, demi-frère de Mathilde Mauté, l’épouse de Verlaine. Celui-ci les transmet à Louis Le Cardonnel, qui lui-même les confie au poète symboliste Gustave Kahn (patron de La Vogue). Ce dernier chargea Felix Fénéon d’en assurer l’édition dans divers numéros au printemps 1886.
3. Un titre équivoque.
Le titre Illuminations a été choisi probablement par Verlaine et son entourage. Ce titre pouvait faire penser à la tradition des Méditations poétique de Lamartine ou des Contemplations de Hugo… mais c’est aussi bien un mot anglais il fait référence à l’idée d’« enluminures », ou d’« ornementation ». Toutefois le double sens français d’Illuminations nous fait pense au sens de visions (un illuminé est « une personne qui a des visions ») et au sens de lumières symbolisant parfaitement ces « petits faux d’artifices » colorés et « éphémères » que constituent les poèmes du recueil.

II. Une organisation complexe.
1. Le critère formel ou stylistique permet de distinguer : des « histoires » (« Conte », « Royauté », « Ouvriers », « Vagabonds », « Aube » ou « Bottom » ), des évocations (« Enfance », « Vies », « Veillées », « Jeunesse », « Antique », « Being beautous » ou « Génieé), des hymnes (« Après le déluge, « Barbare » ou « Dévotion »), des descriptions (« Ornière, « Fleurs », « Villes », « Promontoires » ou « Les Ponts ») et des énigmes (« H » ou « Angoisse »)
2. Un ensemble de quatre « séries » poétiques révèle une dominantes thématique propre : une séries à dominante autobiographie (« Enfance », « Vies », « Jeunesse », Vagabonds », « Bottom », « Génie », « A un raison », « Conte » et « Dévotion »), une séries à dominante théâtrales (« Ornières », « Mystique », « Fleurs », « Fêtes d’hiver », « Fairy », « Parade », « Scène » et « Royauté »), une série marquée par le thème de la modernité urbaine et sociale (« Ouvriers », « Les Ponts », « Villes I et II », « Ville », « Métropolitain », « Solde », « Promontoire », « Mouvement » et « Démocratie »), une séries à dominante onirique (« Antique », « Being beautous », Départ », « Matinée d’ivresse », « Phrases », « Aube », « Nocturne vulgaire », « Marine », « Angoisse », « Barbare », « Guerre » et « H »)

III. Un art poétique inédit

Sa poésie tourne définitivement le dos au monde des apparences, des sentiments et des souvenirs pour ouvrir toutes grandes les portes de l’imaginaire. Ce qui compte, c’est la capacité du mot poétique à créer un univers avec es substances, ses formes et ses perspectives « inouïes ».

IV. Le silence et le désert

1. Un dernier échec poétique
Le drame de Ribaud est que la langue des poèmes ne tient pas ses promesses de « changer la vie ».
2. Quelques mots dans le silence
L’écrivain en Ethiopie tire un trait définitif sur la littérature mais il ne renonce pas (il apprend des dialectes africains) et fini sur « Le silence est l’aboutissement suprême du langage et de la conscience ».

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