"La vision de la Croix", Guilio Romano, Giovanni Francesco Penni (Histoire des Arts)

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I/ Introduction

J’ai choisi de vous présenter une partie de la fresque « La vision de Constantin » décrivant l’apparition de Constantin avant sa bataille contre Maxence sur le pont Milvius et j’ai choisi la thématique Art, Mythes et Religion. Ce tableau est en effet un Art, qui s’inspire d’un Mythe pour renforcer le pouvoir de la Religion.

II/ Présentation

« La vision de la Croix » est une fresque peinte par les élèves de Raphael, Guilio Romano, Giovanni Francesco Penni. Elle a été peinte de 1520 et 1524. Elle se trouve dans la Chambre de Constantin, une des chambres de Raphael au Musée du Vatican. Les dimensions de la fresque ne sont pas connues. L’œuvre fait partie de la Renaissance italienne.
La Vision de la Croix décrit la prémonition de l’empereur Constantin avant la bataille contre Maxence, selon laquelle il aurait remporté la victoire en remplaçant les aigles impériales des boucliers des soldats par la Croix.

III/ Contexte historique

Cette fresque représente la bataille du Pont Milvius entre Constantin et Maxence en 312. Pour pouvoir comprendre pourquoi cette bataille a eu lieu, il faut remonter quelques années en arrière. En 306, Constantin est nommé Auguste à la mort de son père mais Galère ne l’accepte pas. Alors de nombreuses alliances se font et après quelques décès, règnent quatre empereurs, Constantin, Maximin Daïa, Licinius et Maxence. Mais Constantin et Licinius sont alliés alors que Licinius défait Maximin Daïa, de son côté Constantion bat Maxence qui s’était réfugié. Cela permet de rétablir une nouvelle dyarchie, mais les relations se dégradent entre Constantin et Licinius et ils entrent en conflit. En 324, Licinius est vaincu à Andrinople, puis à Chrysopolis et reconnaît enfin sa défaite à Nicomédie. Il est exécuté peu de temps après, ainsi que son fils.

IV/ Les auteurs


Giulio di Pietro di Filippo de Gianuzzi, dit Giulio Pippi, puis Giulio Romano, est né à Rome vers 1492 ou 1499 et mort à Mantoue le 1er novembre 1546, est un peintre, architecte et décorateur italien du XVIème siècle, l’un des premiers artistes maniéristes de la Renaissance et l’élève favori de Raphaël.


Né à Rome où il se forme au contact même de la ville antique que l’on redécouvrait alors avec passion, Jules Romain est le principal collaborateur de Raphaël entre 1515 et 1520 : il l’aide à la salle de l’Incendie (1512), peint plusieurs commandes importantes de Raphaël (La Sainte Famille pour François Ier, Louvre), travaille aux cartons de tapisserie (1515) et à la Farnésine (1518). Après la mort de son maître, Jules Romain termine plusieurs de ses œuvres (la salle de Constantin ; La Transfiguration).

Gianfrancesco Penni Giovanni Francesco (Florence, 1488/1496  Naples, 1528) est un peintre italien de la haute Renaissance, appartenant à la famille d’artistes italiens des Penni, élève de Raphaël. 
Né d’une famille de tisserands de Florence, Giovan Francesco Penni entre tôt dans l’atelier de Raphaël et collabore avec lui pour plusieurs travaux parmi lesquels les décorations de salles du Vatican, les fresques de la Villa Farnesina à Rome.
Après la mort prématurée de son maître, il hérite de l’atelier avec Giulio Romano et collabore avec lui pour finir les travaux du Sala di Costantino, la Transfiguration, l’Assomption et le Couronnement de la Vierge (1525) à Monteluce, et le palais du Te de Mantoue. En 1526, il quitte Rome et rejoint Giulio Romano, arrivé en 1524 à Mantoue où, « il n’est pas bien accueilli. » À partir de là, il entreprend de voyager à travers la Lombardie, Rome et Naples, où il meurt en 1528.

V/ Description de l’œuvre



Au premier plan, nous pouvons voir Constantin, habillé d’or, avec sa couronne et sur une estrade, les artistes ont tout fait pour le regard se porte sur Constantin On peut le trouver prétentieux et vaniteux. Juste devant ce dernier, nous pouvons voir la foule de soldats, certains sont devant l’estrade, d’autres arrivent en courant au second plan. En haut de l’image, nous pouvons voir la Croix portée par trois anges. Et enfin nous apercevons en arrière une reconstitution de Rome, du Tibre et le pont Milvius.
Tous les regards sont dirigés sur deux points du tableau, d’un côté les anges portant la Croix et de l’autre Constantin. La lumière du tableau est concentrée sur les anges, ils illuminent dans ce champ de bataille et dans les nuages noirs. Ensuite l’attention est portée sur Constantin, droit, au-dessus de tout le monde, pointant les anges.

VI/ Analyse de l’œuvre

Cette œuvre essaye de montrer que la seule aide est en la religion et le pouvoir de Dieu, car selon la légende, lors de cette bataille Maxence était en supériorité numérique, mais après le rêve prémonitoire de Constantin, il est assimilé en tant qu’Élu de Dieu (alors qu’il est païen, car Constantin ne fut baptisé que sur son lit de mort). La victoire est le symbole de la volonté divine.
Le mot « ange » vient du grec « aggelos » qui signifie messager de Dieu, et la croix est le premier symbole du christianisme. Le dragon à l’arrière-plan est censé représenter l’ennemi. Ce passage évoque un moment précis de la Bible 
« Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort ; Je ne crains aucun mal, car Tu es avec moi. ».
Psaume 23, versets 4

Constantin est préparé pour son combat, car il ne craint rien, Dieu est avec lui. Sur l’un des rayons, on peut lire l’inscription « En touto nika » qui vient du grec et qui signifie « sous ce signe, tu vaincras » en référence au songe.
Mais on peut aussi comprendre que les auteurs à travers cette œuvre montrent l’acceptation de la religion chrétienne dans un monde païen grâce à l’Auguste Romain Le Pape Jules II demanda à l’époque de repeindre cette fresque dans le Vatican pour exalter la présence du christianisme et mettre en valeur sa pérennité, car ce tableau a été commandé des années après.

VII/ Point de vue

J’ai choisi « La vision de la Croix », car je l’avais étudié en cours de latin pour mon exposé sur Constantin et il m’a paru être un bon choix, car je n’avais jamais étudié en profondeur une œuvre religieuse, en particulier de la religion chrétienne.

VIII/ Autre Œuvre

J’ai choisi de mettre en lien l’un des textes de Lactance, De la mort des persécuteurs XLIV, 1-11 qui relate les évènements de la bataille du pont Milvius.
La guerre civile était allumée entre Maxence et Constantin. Maxence demeurait à Rome, l’oracle lui ayant prédit sa ruine s’il en sortait. Mais il faisait la guerre par ses lieutenants. Ses forces étaient plus grandes que celles de ses ennemis ; car, outre la vieille armée de Maximien, qu’il avait débauchée du service de Sévère, la sienne était encore venue le joindre. On en vint souvent aux mains, et le parti de Maxence avait presque toujours l’avantage. Mais Constantin, résolu à tout ce qui en pourrait arriver, s’approcha de Rome, et campa au pont de Milvius. C’était le vingt-septième jour du mois d’octobre, jour auquel Maxence avait pris la pourpre, et où se terminaient les Quinquennales. Constantin, averti en songe de faire peindre sur les boucliers de ses soldats le signe adorable de la croix, et d’engager ensuite le combat, obéit, et fit peindre sur ses boucliers un X, avec un accent circonflexe qui signifie Jésus-Christ. Ses troupes fortifiées de cette armure céleste se préparèrent à la bataille. L’armée ennemie en l’absence de son empereur passe le pont. On se choque avec une égale vigueur de part et d’autre. Cependant le peuple de Rome s’émeut et reproche à Maxence qu’il trahisse la cause publique. Épouvante de ce murmure, il appelle quelques sénateurs, et en consulte le livre des sibylles on y trouve que ce même jour l’ennemi du peuple romain devait périr. Il interprète l’oracle à son avantage ; et, certain de la victoire, il court au combat. Il fait rompre le pont après lui, afin que la nécessité de vaincre donnât plus de courage à son armée ; après quoi le combat se réchauffe. Mais Dieu favorisait Constantin : ses ennemis s’effraient. Maxence veut se sauver, le pont rompu est un obstacle à sa fuite. Emporté par la multitude des fuyards, il est précipité dans le Tibre. Après une si importante victoire, Constantin est reçu dans Rome avec l’applaudissement du sénat et du peuple […]. Le sénat accorda à Constantin, la prérogative d’honneur qu’il avait méritée par son courage […].

Dans ce texte, on assiste à un retournement de situation qui fait de Constantin l’élu de Dieu. En effet après avoir présenté les deux camps et mis en avant la supériorité de Maxence, l’histoire met en valeur la réaction de Constantin malgré sa position difficile et son désir d’affronter l’ennemi. Le songe assimile alors Constantin au Guide, grâce au signe de croix sur les boucliers des soldats. Enfin la destruction du pont Milvius et la mort de Maxence deviennent ici le symbole de la victoire donné par la bonté divine. Lactance fait donc une propagande en célébrant l’avènement du nouvel Auguste choisi et guidé par Dieu.