La plante domestiquée (SVT Terminale S)

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PLAN :

I. La domestication des plantes sauvages
1. De la cueillette à la culture de plantes sauvages
2. Des plantes sauvages aux plantes domestiques

II. Une biodiversité cultivée d’origine paysanne
1. Les paysans sont des cultivateurs, mais aussi des sélectionneurs
2. Au fil des siècles se forme une biodiversité cultivée

III. La sélection scientifique des plantes cultivées
1. La révolution industrielle et la naissance de la génétique bouleversent les pratiques
2. La sélection scientifique et l’obtention de plantes élites
3. Modifier et sélectionner les plantes au laboratoire : biotechnologies et génies génétiques

IV. Enjeux contemporains autour des plantes cultivées
1. Enjeux autour de l’utilisation des plantes cultivées
2. Enjeux autour de l’environnement et de la biodiversité cultivée
3. Enjeux autour de la propriété des plantes cultivées


I. La domestication des plantes sauvages

1. De la cueillette à la culture de plantes sauvages

Il y a environ 10 000 ans, un long processus d’évolution a conduit certaines communautés à cultiver des plantes sauvages pour leur alimentation, leurs habits, leur médecine. A partir de ces foyers d’origine, l’agriculture s’est ensuite répandue à travers le monde. 

2. Des plantes sauvages aux plantes domestiques

Progressivement isolées des populations naturelles, les plantes cultivées ont lentement divergé d’un point de vue génétique ; une sélection naturelle due aux pratiques agricoles s’est produite :
  • La diversité génétique s’est réduite (par exemple, les plantes dont la croissance était plus lente ou rapide n’étaient pas récoltées et semées). Les cycles de développement sont devenus homogènes.  
  • Des caractères normalement indispensables aux plantes sauvages ont été éliminés au profit des caractères mutés, défavorables dans la nature (par exemple, les graines qui se détachent seules de la plante mère).
Ce processus a fait apparaître des plantes génétiquement mal adaptées à la vie sauvage et bien adaptées à la vie domestique.

II. Une biodiversité cultivée d’origine paysanne

1. Les paysans sont des cultivateurs, mais aussi des sélectionneurs
Les paysans ont éliminé au cours des millénaires des plantes dont la croissance est anormale, dont la récolte est décevante et ont conservé celles qui correspondaient le mieux à leur attente. Cette sélection empirique ou massale à améliorer les performances des cultures.

Cependant, ces végétaux présentaient toujours des caractères hétérogènes et variables d’une génération à l’autre.

2. Au fil des siècles se forme une biodiversité cultivée

Les critères de sélection sont variables (selon la région et l’époque), la sélection naturelle n’a jamais cessé et des évènements impromptus ont eu lieu (guerres, famines, etc). Tout cela a conduit à la formation de milliers de variétés paysannes.

III. La sélection scientifique des plantes cultivées

1. La révolution industrielle et la naissance de la génétique bouleversent les pratiques

Le XIXème siècle, siècle de modernisation de l’agriculture et de l’industrialisation ne peut plus se satisfaire des variétés paysannes, trop hétérogènes et variables pour améliorer les rendements de production. Au début du XXème siècle, les lois de l’hérédité de Mendel ouvrent les portes de la sélection scientifique des plantes cultivées.

2. La sélection scientifique et l’obtention de plantes élites

Les scientifiques effectuent un tri dans la diversité des variétés paysannes, soumettent ces dernières à des autofécondations. A chaque génération un tri est effectué pour ne garder que ceux correspondant aux attentes. Le sélectionneur aboutit au bout d’un certain nombre de générations à des lignées pures génétiquement homogènes et stables. De plus des croisements entre lignées pures ont lieu pour retrouver chez l’hybride des caractères perdus : c’est l’effet d’hétérosis.

3. Modifier/sélectionner les plantes au laboratoire : biotechnologies et génies génétiques

Progressivement maîtrisées, les techniques de culture in vitro permettent de régénérer des plantes entières à partir de quelques cellules. La sélection peut alors s’effectuer en laboratoire (plus rapide et économique). Il y a la création de plantes aux caractéristiques nouvelles (mutagenèse).

Les scientifiques peuvent également découper l’ADN, de visualiser les fragments obtenus pour rendre encore plus efficace la sélection végétale (sélection assistée par marqueurs).

Les techniques du génie génétique permettent de transférer des gènes provenant de n’importe quel être vivant : c’est la transgénèse. Elle est indépendante de la reproduction sexuée, ce qui permet de transférer des caractères provenant d’espèces très différentes. Les plantes conservent toutes ses autres qualités.

IV. Enjeux contemporains autour des plantes cultivées

1. Enjeux autour de l’utilisation des plantes cultivées

La sélection scientifique a permis l’explosion de la productivité des plantes devenue conforme aux attentes de l’industrie et des consommateurs. Mais la croissance démographique et l’occidentalisation des modes de vie nécessitent encore des gains de productivité. Il faut ainsi créer des plantes pour de nouveaux usages.

2. Enjeux autour de l’environnement et de la biodiversité cultivée

Les nouvelles plantes doivent être adaptées aux changements climatiques, respectueuses de la santé, de l’environnement, de la biodiversité cultivée. Celle-ci a fortement diminué depuis un siècle (variétés élites au lieu de variétés paysannes).

Cependant ces choix réduisent les capacités d’adaptation des cultures (plus fragiles). C’est pourquoi certains agriculteurs souhaitent réhabiliter les variétés paysannes.

3. Enjeux autour de la propriété des plantes cultivées

La création de nouvelles variétés végétales est très couteuse. C’est pourquoi elle obéit à de nouveaux règlements et lois pour protéger les intérêts des industriels de la semence.

Le statut juridique de la biodiversité cultivée fait débat  sa privatisation est-elle le prix à payer pour que se poursuive le travail de création variétés ou doit-on la considérer comme un commun, hérité de nos ancêtres cultivateurs ?